La Médecine Chinoise est de plus en plus connue et utilisée en Occident, mais elle reste assez mystérieuse pour nombre d’entre nous. Essayons d’y voir plus clair !
Que signifient les initiales « M.T.C » ?
Les initiales « M.T.C » signifient Médecine Traditionnelle Chinoise. En anglais, la médecine chinoise est qualifiée avec l’acronyme « T.C.M », pour « traditional chinese medicine ».
A quoi sert la médecine traditionnelle chinoise ?
La médecine traditionnelle chinoise est une médecine globale et holistique, ce qui veut dire qu’en théorie elle sert à tout ! Dans certaines régions du monde la médecine traditionnelle chinoise soigne aussi bien les urgences que les bobos du quotidien, les grandes maladies, les troubles psychiatriques, les problèmes gynécologiques, la pédiatrie, etc…
Quels sont les principes fondamentaux de la médecine chinoise ?
L’Energie Qi
La médecine traditionnelle chinoise repose sur l’idée que c’est l’énergie qui sous-tend toute manifestation. Autrement dit, tout ce que nous percevons, voyons, ressentons, est une manifestation de l’état ou du mouvement de l’énergie. Ainsi, nos symptômes, plus que d’être des problèmes à éliminer, sont des messages qui permettent de savoir de quel déséquilibre énergétique nous souffrons. Si nous supprimons les messages sans traiter leur origine, c’est-à-dire le déséquilibre énergétique sous-jacent, alors d’autres messages continueront d’apparaître : c’est la maladie chronique, ou l’aggravation.
Les émotions
Un autre principe fondamental de la médecine chinoise est qu’elle considère que les émotions sont les premières causes de maladies. C’est un constat fait sur plusieurs siècles : à l’origine des maux on retrouve très souvent une émotion déséquilibrée ou un choc, ou encore des années d’émotions non exprimées, de rancœur, de culpabilité, de colère… L’expression et la libre circulation des émotions sont fondamentales pour l’entretien de la santé, et un pilier de la prévention en médecine traditionnelle chinoise.
Est-ce qu’il y a des spécialités en MTC (médecine traditionnelle chinoise) ?
Il n’y a pas de spécialités en médecine traditionnelle chinoise : puisque le praticien ou la praticienne peut et doit traiter le déséquilibre profond et non pas les symptômes, on ne peut différencier le traitement d’une symptôme qui apparaîtra au niveau gynécologique par exemple, d’un symptôme qui apparaître au niveau digestif ou émotionnel. Puisque tous ces symptômes, bien qu’apparaissant dans des sphères différentes, peuvent avoir (et ont souvent) la même racine !
Depuis quand existe la médecine traditionnelle chinoise ?
L’histoire de la médecine chinoise est une histoire longue et complexe, qui trouve ses origines dans les pratiques chamaniques des peuples primitifs, avant l’invention de l’écriture, et qui a évolué continuellement jusqu’à aujourd’hui.
La médecine traditionnelle chinoise existe depuis au moins 5000 ans, et « il y a des preuves de l’utilisation de fragments d’os, d’arêtes de poisson et aiguilles de bambou ou d’os (voir la figure 6 ici >) pour piquer dès le néogothique en Chine, montrant des usages de l’acupuncture déjà à cette époque lointaine.
Le Huang Di Nei Jing, « Classique de l’empereur jaune », l’ouvrage le plus ancien de la médecine traditionnelle chinoise, a quant à lui été compilé il y a plus de 2200 ans (plus de détails sur le site de l’UNESCO) !
Quels sont les outils de la médecine chinoise ?
L’acupuncture
En Occident l’outil le plus connu du grand public est l’acupuncture : elle consiste à utiliser des aiguilles adaptées pour piquer des points sur les trajets énergétiques qui parcourent le corps, afin de rééquilibrer les mouvements d’énergie et permettre à la personne de retrouver la santé.
Les autres outils
L’acupression et le massage Tuina ont le même objectif, mais dans ces méthodes les praticiens utilisent leurs mains et leurs doigts pour stimuler les points et les méridiens.
Les moxas sont des bâtons ou des cônes formés à partir d’armoise séchée, avec lesquels ont réchauffe certains points, dans le but de provoquer encore une fois un rééquilibrage énergétique.
La pharmacopée chinoise tient une place très importante dans la médecine traditionnelle chinoise : elle consiste à prescrire des plantes seules ou combinées, en infusion ou en décoction par exemple, afin d’entraîner un rééquilibrage énergétique et rétablir la bonne santé.
Les Guasha et les ventouses sont utilisés pour chasser les pathogènes des tissus, ce sont des méthodes très utilisées en Occident dans la médecine du sport notamment, mais elles peuvent être appliquées à beaucoup d’autres domaines.
Il existe d’autres outils de la médecine traditionnelle chinoise, les saignées par exemple, mais elles sont peut pratiquées en Occident.
Pourquoi la médecine traditionnelle chinoise parle d’énergie ?
Le système de pensée de la médecine chinoise considère que tous les symptômes, déséquilibres, maladies ou encore inconforts sont les fruits de déséquilibres énergétiques internes. Ça revient à dire que ce qu’on voit à la surface de l’eau, nous apprend ce que font les courants au fond de l’eau par exemple.
L’énergie Qi, qu’on pourrait également traduire par « souffle », est le mouvement de la vie. C’est l’énergie qui sous-tend toutes les manifestations : un sourire, une feuille qui tombe de l’arbre, une douleur, une naissance… toute vie et tout mouvement est sous-tendu par l’énergie. C’est donc en contactant l’énergie et en équilibrant ses mouvements, que l’on peut agir sur les effets visibles, les symptômes par exemple.
A quoi servent les méridiens en médecine traditionnelle chinoise ?
L’énergie circule dans tout notre corps, elle relie tous les tissus, tous les organes et toutes les parties du corps. Elle circule partout, mais les méridiens sont comme des grandes routes, des axes, dans lesquels le flux d’énergie est plus important, ce qui va nous permettre d’agir plus efficacement sur le mouvement ou l’état de l’énergie. Une image correspondante : l’eau est partout dans la montagne, mais elle circule en plus grande quantité dans les cours d’eau. Et si je veux impacter son mouvement, j’aurais plus de succès en m’attelant à faire un barrage sur un cours d’eau !
Les méridiens sont donc avant tout des routes qui relient les différentes parties du corps et permettent à l’énergie de circuler harmonieusement. Ils permettent également de lier la profondeur à la surface puisque chaque méridien a une ou des branches profondes, qui contactent les organes et les tissus profonds, ainsi qu’une ou des branches superficielles qui atteignent la surface, les tissus en surface, la peau. C’est sur ces branches là que le ou la thérapeute agira sur des points, lui permettant d’avoir un effet sur les profondeurs du corps, et notamment les organes, depuis la surface : la peau.
Qui peut pratiquer la médecine chinoise en France ?
En France la médecine traditionnelle chinoise a un statut assez flou car elle n’est pas considérée comme une médecine. Les personnes qui la pratiquent sont en général considérées comme des praticiens et des praticiennes de bien-être, à l’exception des médecins généralistes qui pratiquent l’acupuncture dans leur cabinet de médecine générale.
L’acupuncture étant un acte invasif, elle ne peut en théorie être pratiquée que par des personnes diplômées des métiers de santé : médecins et infirmiers/infirmières notamment.
L’acupression, les moxas et le massage Tuina peuvent eux être pratiqués par des personnes qui ne font pas partie du personnel médical.
Quelle est la différence entre acupuncture et médecine traditionnelle chinoise ?
L’acupuncture est un des outils thérapeutiques de la médecine chinoise mais ce n’est pas le seul ! La MTC peut inclure les différents outils vus plus haut, avec ou sans acupuncture. La Médecine Chinoise est le cadre théorique général, l’acupuncture est l’un des outils possibles.
Quand faire appel à la MTC / médecine traditionnelle chinoise ?
La médecine traditionnelle chinoise est réputée comme étant très efficace pour toutes sortes de troubles différents. Voici quelques exemples courants :
- Constipation
- Douleurs articulaires
- Ballonnements
- Insomnies
- Fatigue chronique
- Infertilité
- Mal de dos
- Acouphènes
- Bouffées de chaleur
- Anxiété
- Dépression
- Frilosité
- Surpoids
- Troubles alimentaires
- Etc…
La Médecine Chinoise sera à exclure à chaque fois qu’il y a un niveau de gravité ou d’urgence dans la pathologie, auquel cas elle ne doit surtout pas être utilisée en remplacement du traitement conventionnel, mais seulement, éventuellement, en complément.
Est-ce que la médecine chinoise est remboursée en France ?
La médecine chinoise étant une médecine alternative elle n’est malheureusement pas remboursée par la sécurité sociale. Cependant de plus en plus de mutuelles proposent des remboursements partiels ou complets des séances de médecines alternatives, renseignez-vous auprès de votre assureur.
Par ailleurs, les médecins généralistes qui pratiquent l’acupuncture au sein de leur cabinet peuvent parfois proposer des séances remboursées au titre de la médecine générale.
Est-ce que la médecine chinoise est dangereuse ?
La médecine traditionnelle chinoise est une médecine dite « douce », c’est-à-dire qu’elle va encourager le corps à s’auto soigner. Normalement elle est sans effets secondaires indésirables, mais il faut savoir qu’après une séance l’organisme peut réagir parfois de manière surprenante et il n’est pas impossible de ressentir un inconfort, par exemple des nausées ou une insomnie. Si le problème persiste, il faut en parler à votre thérapeute qui adaptera le contenu de la prochaine séance !
Puis-je faire une séance de MTC si je suis enceinte ?
Si vous êtes enceinte, plusieurs précautions sont à prendre :
Avertir votre thérapeute
Les femmes enceintes doivent être vigilantes à bien informer le praticien ou la praticienne de leur grossesse avant la séance, car il peut être déconseillé de recevoir une séance à un certain moment de la grossesse, notamment vis-à-vis des taux de fausses couches les 3 premiers mois de grossesse. Dans tous les cas, le ou la thérapeute adaptera la séance et les points travaillés en fonction de votre état et de l’avancement de votre grossesse.
Les points déconseillés pendant la grossesse
Certains points sont dits « interdits » pendant la grossesse car ce sont des points qui mettent fortement en mouvement l’énergie et ne sont donc pas recommandés, sauf au terme de la grossesse pour aider le déclenchement de l’accouchement ou la sortie du bébé. Quelques exemples de points à éviter durant une grossesse :
- 4 Gros Intestin
- 6 Rate
- 4 Ren Mai
- 21 Vésicule biliaire
- 21 Estomac
- 34 Vésicule biliaire*
Source : Association Française d’Acupuncture
Nombre de ces points seront en revanche conseillés pour aider dans le processus de l’accouchement;